2022-03-08 Le BONO - La Chapelle

Ce mardi 8 Mars, nous étions 27 marcheurs motivés pour randonner malgré une météo capricieuse.

Au départ, le port du Bono nous accueille et nous offre une belle vue sur son vieux pont et sa rivière Le Sal, où est ancrée la réplique d’un Forban, baptisée le « Notre-Dame de Bequerel » (cf photo).

Un Forban est à l’origine un pirate peu recommandable mais il désigne ici une chaloupe conçue au XVIII siècle par un charpentier de marine installé au Bono et utilisée dès lors par les pêcheurs bonovistes. Sa carcasse est en chêne, les mâts en sapin et les voiles sont le plus souvent rougies à l’ocre ou à l’écorce de pin. L’équipage se compose de trois ou quatre hommes : le patron, les matelots et un mousse. La pêche se pratique à la ligne puis au chalut pour attraper bars, lieus et harengs. Dans les années 1900, le port du Bono comptait 400 marins et plus de 100 forbans. Avec l’arrivée de la crise dans les années 30, les pêcheurs ont décidé de quitter le port, entrainant son affaiblissement. Aujourd’hui le port de Bono est un port de plaisance.

Nous avons ensuite longé la rivière, apercevant sur l’autre rive la chapelle St Avoye et chemin faisant, nous sommes arrivés au Moulin de Kervilio.

Le moulin est formé de l'édifice proprement dit, ainsi que d’une digue de 90 m de long qui barre un étang d'eau douce et d'eau salée. Construit au XVème siècle le moulin (nommé alors de Pontsal), fonctionnait avec deux roues à aubes et trois meules. Il a été reconstruit au XIXème siècle et est inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.Outre l'activité de meunerie, le moulin comprenait une cave à cidre et un logement à pressoir. Il comptait également dans ses alentours des cultures de chanvre. Le roseau, la vase et la marne étaient aussi extraits de l'étang pour être utilisés.En 1850, la digue du moulin est transformée en route départementale mais son propriétaire, ne cède alors qu'un droit de passage aux Ponts et Chaussées, la cession définitive n'ayant lieu qu'en 1911. L'aménagement nécessita d'abattre trois chaumières qui dépendent du moulin mais le droit de passage assura l'entretien de la digue.

C’est sous une pluie battante que nous traversons cette départementale pour rejoindre au bout de l’étang, la chapelle Notre-Dame de Bequerel qui le domine.

Ce lieu présente un ensemble architectural complet - chapelle, calvaire avec enclos et lavoir sous la fontaine de dévotion, placée sous le mur du chevet du XVe siècle. L’emplacement de la chapelle choisi au XVème siècle ne doit rien au hasard puisqu’elle est bâtie sur une source, située sous l’autel actuel, et qui alimente la fontaine de dévotion. Dédiée à la Vierge, elle a fait l’objet d’une grande dévotion en raison des vertus reconnues à l’eau de sa fontaine pour les maux de bouche. La petite histoire rapporte que cette source était également réputée pour les « Maux / mots » et les extinctions de voix frappant les femmes bavardes et médisantes envers le recteur. Sur le contrefort Nord Est, un singe masquant sa bouche avec une patte rappelle peut-être cette réputation…

La pluie ayant cessé, nous avons pu profiter de cet îlot de verdure empreint de paix et de mystère. Cette belle chapelle remaniée au cours des siècles et très bien restaurée ne nous a, hélas, pas ouvert ses portes, laissant notre curiosité inassouvie...et l’envie de revenir sur ces lieux, un jour de grand soleil ou de grand pardon…

Merci aux guides Alain, Raymond et Philippe pour avoir reconnu ce beau parcours et nous avoir guidés ce mardi pluvieux mais chaleureux.

Si vous voulez voir plus de photos, cliquez ICI

Photos et texte de Christine KUZNIK