2023-O5-19 Malansac

Malansac est une petite commune souvent citée pour ses attractions comme le parc du Moulin neuf ou le parc Préhistorique . Mais c’est un autre site qui a, aujourd’hui , attiré l’attention de nos guides.

C’est à la sortie du bourg, devant l’une des entrées d’un parc au lieu-dit « la Porte de Fer » que nous nous retrouvons , dans une majestueuse allée bordée de grands arbres (Type d’allée qui, en Bretagne, porte le nom de Rabine) .

Le Parc dit « de Bodélio » est inscrit Monuments Historiques. C’est un domaine très ancien et un des rares parcs clos de murs.

Un peu d’histoire :

Entre 1400 et 1460 les seigneurs de Rochefort, une puissante famille de la région, font construire un mur pour clore une zone de bois et de marais de près de quatre cents hectares destinée à la chasse, évitant ainsi que le gibier ne s’en aille. Ce mur en schiste d’une longueur de douze kilomètres, haut de trois mètres et d’une épaisseur de quatre-vingts centimètres est une construction étonnante pour l’époque. Le schiste provient des petites carrières situées le long de son tracé.

D'abord réserve de chasse (le logis au milieu du parc était à l'origine un pavillon de chasse construit au 17e siècle) le parc est devenu peu à peu au 18e siècle un domaine forestier et agricole auquel sont venues s'adjoindre toutes sortes d'activités d'exploitation d'ardoise, de saboterie, de sciage, etc.

De 1842 à 1850, il appartient à la Compagnie des chemins de fer de Paris à Orléans qui en exploite les 367 hectares de bois pour la construction des voies qui vont desservir la Bretagne.

Le Parc sera racheté ensuite par de riches propriétaires.

En 1850, la famille Simon acquiert Bodélio et le transforme en parc agraire moderne, en même temps qu'elle fait réaliser près du logis un parc paysager savamment organisé, notamment grâce à un jeu subtil de très belles perspectives et à un système hydraulique très élaboré. C’est l’ingénieur en chef des embellissements de la ville de Paris, M. Alphand (ingénieur hydraulicien à qui Haussmann confiera plus tard l’aménagement à Paris du bois de Boulogne, du parc Monceau, du jardin du Luxembourg, ou encore des Buttes-Chaumont) qui aménage les abords de la maison et de l’étang.

Le système hydraulique est vraiment étonnant, avec en particulier un canal de sept cent cinquante mètres de long, de quarante centimètres de profondeur, des dénivellements faibles, un bassin intermédiaire, une sorte d’aqueduc en schiste de cent mètres, avant d’arriver en apothéose dans un bassin en amont d’une grande cascade. Un petit cours d’eau se déverse alors dans une série de sept bassins et cascades, avec jets d’eaux, pour finir dans un étang de cinq hectares.

En 1890, M.François Forest, futur maire de Malansac, acquiert la propriété et entreprend de gros travaux de drainage. Il fait de ce lieu un modèle d’économie locale . Le Parc appartient toujours à ses descendants, la famille d’Aboville qui a obtenu le classement du site aux Monuments Historiques et qui entretient et restaure les lieux.

La rando va nous permettre de longer cette propriété grâce à des chemins boisés et et de faire une belle incursion sur le plateau constitué de schiste ardoisier qui la surplombe . La lande est superbe et le panorama magnifique mais la présence des anciennes mines à ciel ouvert incite à la prudence.

Après une descente un peu vertigineuse, nous retrouvons notre fameux mur et la rando se termine tranquillement.

Merci à l’équipe du jour , Joseph et Patrice et leurs renforts, Mireille et André, pour cette belle balade aux couleurs du printemps.

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Photos et texte de Christine KUZNIK